La
nouvelle gestion publique, ce n'est pas seulement pour l'administration.
Le Conseil d'Etat de Bâle-Ville en fait la démonstration
avec un nouvel instrument d'orientation politique et de planification
budgétaire.
La
plupart des cantons connaissent cette dichotomie: d'un côté
il y a les voeux pieux (programme de législature
et autre conception grandiose), de l'autre les chiffres.
Le "plan politique" (Politikplan, mais le français
appelle probablement une autre expression) que vient de
publier le gouvernement bâlois a l'ambition de réconcilier
ces deux moments de l'action publique. C'est une étape
supplémentaire d'une nouvelle gestion publique orientée
sur les prestations qui va jusqu'à transformer le
mode de travailler et de penser du Conseil d'Etat et, en
conséquence, du Grand Conseil.
Là
où les budgets et autres plans financiers ne contiennent
que des chiffres accompagnés d'explications où
l'on se perd dans les détails, le plan du gouvernement
bâlois donne la priorité aux orientations politiques.
Après avoir décrit les conditions cadres du
canton en termes de population, économie et finances,
fixé ses priorités et brossé à
grands traits ses intentions dans les différents
domaines, le Conseil d'Etat en vient à la partie
principale du document: l'exposé à la fois
politique et budgétaire de l'action qu'il entend
mener. Celle-ci est découpée en 48 domaines
(qui ne se confondent pas avec un service). Pour chacun
d'entre eux, qu'il s'agisse de l'aménagement du territoire,
de la formation des adultes ou des votations et élections,
une fiche d'une page présente successivement 1) le
contenu, 2) les objectifs assignés par l'autorité
politique, 3) les acteurs concernés (non seulement
dans le département responsable mais aussi ailleurs
dans l'administration et hors de l'administration), 4) les
nouveautés et projets et 5) les éléments
financiers qui en découlent (charges, produits, différence)
pour l'année suivante (= budget) et les trois années
qui suivent.
Y
compris les tableaux récapitulatifs et le glossaire,
tout cela tient en une centaine de pages clairement présentées,
où l'on sent par ailleurs un vrai travail collégial
des membres du gouvernement. Ce document, instrument de
planification roulante, est destiné à un débat
parlementaire annuel où il sera difficile de tourner
autour du pot, et où les conséquences politiques
et financières des orientations données seront
transparentes.
http://www.bs.ch/Politikplan.pdf
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